Interview de Heather Huhtanen
« J’adore mon travail. J’aime réfléchir et écrire dessus, tout simplement j’aime le faire ». Ce n’est pas tous les jours que l’on entend cela de quelqu’un parlant de sa vie professionnelle. Mais c’est exactement ce que Heather Huhtanen m’a dit quand j’ai pris un café avec elle pour qu’elle me parle de son expérience de consultante freelance.
La passion de Heather, sa raison d’être professionnelle est de faire progresser la cause de l’égalité des genres et des principes de démocratie, notamment dans les pays en voie de développement. Ceci amène Heather à travailler directement avec les départements et les institutions de justice et police, en apportant une assistance technique à des organisations internationales ou des pays donateurs. Heather s’est initialement établie à Genève, en Suisse, pour travailler au sein d’une fondation dont la mission est de promouvoir la gouvernance démocratique des secteurs de la sécurité et de la justice.
Qu’est-ce qui vous a poussé à devenir freelance ?
“Lorsque une organisation considère que vous faites bien votre travail, cela signifie souvent être amené à prendre des responsabilités managériales, avec le lot de contraintes qui vient avec. J’ai rapidement constaté que cela se traduisait en une réduction du temps à consacrer au design, et à l’implémentation pratique du travail lui-même, au profit de réunions, de planification, de reporting, de recherche de fonds et de management de personnel. Pour certaines personnes, cela représente la progression optimale d’une carrière, mais pour moi ce n’était pas le cas. Je me sentais de plus en plus mal à l’aise, comme à côté de ma destinée. J’ai finalement décidé de donner ma démission.
Concrètement, comment avez-vous opéré la transition pour devenir
votre propre CEO ?
J’ai finalement décidé que la meilleure façon pour moi de reprendre le contrôle de ma trajectoire professionnelle et de focaliser sur ma passion était de prendre mon envol comme freelance. J’ai donc postulé pour un mandat de consultante auprès d’une importante fondation internationale basée à Genève et je me suis immédiatement trouvée en face d’un problème majeur : ils m’ont demandé les preuves de mon statut d’indépendante, ou les détails de l’existence de ma société. C’était pour moi un obstacle psychologique infranchissable. Mise à part la procédure contraignante pour être enregistrée, il m’aurait fallu du temps et de l’expertise pour maîtriser la masse significative d’administration, taxes, déductions sociales etc. afin d’être parfaitement en règle, ou des ressources financières pour payer les services qui me permettaient d’externaliser ses tâches. Ainsi, avant même d’avoir débuté, je doutais de la pertinence de mon choix. C’est à ce moment que l’on m’a présenté la société The Business Harbour, une société connue dans le domaine du portage salarial, « salary hosting » ou « payrolling » en anglais.
Comment êtes-vous entrée en contact avec The Business Harbour
Mon premier client voulait en fait m’engager alors que moi je voulais travailler comme consultante. C’est ce client qui m’a recommandé de prendre contact avec The Business Harbour. Au début, je ne connaissais ni ne comprenait vraiment comment le système fonctionnait, mais il est rapidement apparu qu’il pouvait « m’enlever l’épine » administrative et légale du pied ». En plus de prendre en charge le traitement de mes salaires, toutes les charges sociales et fonds de pension, The Business Harbour m’apporte une aide précieuse dans la révision et la mise en place de mes contrats, qui sont complexes avec des sociétés étrangères ou des ONG. Le mode de fonctionnement de The Business Harbour a fait ses preuves pour moi ainsi que mes clients comme une solution « win-win ». Je suis à présent heureuse de pouvoir naviguer sans soucis à travers de multiples mandats, de courte ou longue durée. En résumé, en utilisant les services d’une société de portage salarial, je peux focaliser mon attention sur l’essentiel, sur ce qui fait la substance de mon travail. Trois ans après, je travaille toujours pour mon premier client, celui qui m’avait présenté The Business Harbour.
Les services d’une société de portage salarial ne sont pas gratuits
Comme initialement je n’avais pas beaucoup de clients et que mon revenu était irrégulier, j’étais évidemment inquiète de l’impact des honoraires que j’allais devoir payer à The Business Harbour sur ma stabilité financière. C’était pourtant ma seule option viable, du moins dans un avenir immédiat. Mais depuis, j’ai réalisé la valeur réelle de leurs services. La réalité est que je pourrais, aujourd’hui, demander le statut d’indépendant ou créer ma propre société. – Mais j’ai fait le choix de rester avec The Business Harbour pour la sérénité que le fait de travailler avec leur équipe me procure. Leur support vaut bien plus que leurs honoraires.
Quelques conseils ou enseignements à ceux qui voudraient devenir freelance ?
Certainement – Cela a été un apprentissage difficile mais très fructueux pour moi. Voici mes cinq principales considérations :
- Connaissez vos forces et vos limites- Ne vous engagez pas sur un mandat pour lequel vous doutez de votre capacité, que ce soit en termes de délais ou sur le contenu des délivrables.
- Assurez-vous de rendre un travail de qualité, et dans les temps – travailler comme freelance implique que vous n’avez pas la même flexibilité que dans l’environnement d’une entreprise, les attentes sont souvent plus élevées.
- Sachez que nous devez être à l’aise de travailler de façon isolée. – même si vous êtes amenés à travailler avec les équipes de vos clients, ou sur le terrain, l’essence même d’être consultants signifie que vous allez devoir faire le travail par vous-même.
- Vous avez besoin d’un niveau élevé de tolérance pour l’incertitude et le risque – vous pourriez ne pas savoir quand un nouveau mandat vous arrive et cela doit être pris en compte dans vos attentes de revenus. Vous devrez de ce point de vue-là être flexible, en tous cas dans les 3-5 premières années, ce qui signifie également que les vacances peuvent être un peu plus difficiles à planifier.
- N’hésitez pas à utiliser les services d’une société de portage salarial !
En plus de pouvoir vous focaliser sur la substance même de votre travail, y a-t-il d’autres avantages que vous n’aviez pas soupçonnés en vous lançant comme freelance ?
Absolument ! J’ai plus de temps à dédier aux choses que j’aime. Dans les faits, j’ai lu plus de livres ces quatre dernières années que dans les dix précédentes lorsque j’étais employée. J’ai également pu recommencer un hobby pour lequel je n’avais jamais le temps auparavant : monter à cheval.
Interview effectuée par Antonina Marenco